vendredi 12 décembre 2008

Conversation.

Relation(s).

« - C’est quoi cette merde ?

« - Ben c’est une oeuvre l’art.

« - Tu rigoles ou quoi ?! Il a collé trois trucs ensemble et foutu une musique insupportable dans le fond, crois moi ça c’est pas de l’art. C’est du foutage de gueule.

« - C’est pas parce que tu ne comprends pas que t’es obligé d’être critique comme ça.

« - Ah oui, c’est vrai…je comprend pas…ben vas y alors explique moi toi qui comprend mieux parce que là je serai quand même curieux de savoir ce que tu vas pouvoir me raconter sur ce tas de…de…machins enchevêtrés qui vont du bleu ciel minable au vert sale affreux.

« - Ce tas de machins est un amas d’objets trouvés au hasard de la rue. Ce ne sont que des choses que l’artiste a trouvé dans son quartier. Il les a empilé de tel sorte que cela donne une impression pyramidale, en référence aux pyramides d’Egypte ou sud-américaine. Il y a donc une dimension sacré dans sa démarche. L’objet est déifié, il a cherché à lui donner de l’importance, à le sortir de sa simple fonction première. Mais en mettant du vert sali à la base, les salissures sont volontaires vois-tu, il symbolise la terre souillée par nos éléments entassés. Et comme le vert est aussi symbole de l’espoir, même l’espoir est contaminé. Cette terre qui comme tu le vois d’ailleurs, porte complètement le poids de nos déchets qui montent jusqu’au ciel…ciel incarné par la couleur bleue qu’il a situé en haut de son montage.

« - Hum hum… Et à vu de nez comme ça tu dirais qu’il est en quelle classe l’élève qui a fait ça ? CM1 ou CM2 ?

« - Roh tu m’énerves avec ton esprit étriqué ! Tout n’est pas toujours binaire, je suis désolé de te l’apprendre. C’est fou ce que tu peux être moqueur et mesquin quand tu comprends pas un truc.

« - Non mais attend je vais t’expliquer quelque chose moi. Ce tas de merdes trouvées dans la rue, iraient directement à la beine à ordure s’il n’était pas installé ici, au milieu de cette galerie avec un tas de cons prétentieux pour le regarder. Il ne ressemble à rien, il est hideux, il ne parle de rien et mieux, n’évoque rien. L’aspect esthétique a été broyé au profit d’un message débile et niais à souhait, vu et revu dix mille fois dans toutes les cours d’écoles ces dernières années. La seule justification de sa présence ici est du au fait que le petit génie qui a pondu ce truc couche avec le galeriste depuis six mois. Et c’est tout. »

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