mercredi 18 février 2009

Conversation.

Point de vue.

« - Et là, qu’est ce que tu vois ?

« - Ben…la mer.

« - Mais encore ?

« - Je sais pas moi papy. On est assis face à la mer, alors forcément on voit la mer non ?

« - Oui tu as raison. On voit la mer. Mais regarde là, juste en face, c’est le port de plaisance. Derrière la digue, on peut distinguer les mâts des bateaux au mouillage qui dépassent à peine. Ils ne sont pas bien nombreux c’est un petit port tu sais. Tiens et regarde sur la droite au niveau du phare, il y a un ketch qui met les voiles. Peut-être une famille qui va s’amuser un peu en mer… ou un amateur qui va s’entraîner pour la régate de dimanche. Ce genre de bateau fut parmi les plus rapide à une époque. Maintenant il est un peu dépassé mais il peut encore aller très vite. Hum…à voir comment il prend son temps pour hisser ses voiles il doit plutôt s’agir d’un marin qui va prendre un peu de plaisir avec ce beau soleil et cette petite brise qui arrive.

On n’est pas bien assis ici ? On peut quasiment admirer toute la baie. C’est pas magnifique ? La ville blottie derrière ses remparts tout au fond de la anse là-bas sur notre gauche. L’océan qui s’ouvre entièrement sur notre droite. Et nous on est là, presque au milieu, perchés sur notre falaise, assis sur notre banc dans ce parc.

Oh regarde ! Trois cormorans qui volent ensemble. Tu les vois ? Là, face au chenal d’entrée du port.

« - Oui je les vois !

« - Ce sont des oiseaux extraordinaires les cormorans. Avec leur long cou et leur plumage noir qu’ils font sécher en ouvrant les ailes. Dés fois quand tu les devines à peine dans le brouillard, ils font un peu peur. Ils sont nombreux par ici. Comme les mouettes, les goélands, les sternes…

Ah et puis l’iode ! Tu sens cette odeur puissante ? C’est le parfum d’ici ça. Ça sent l’algue et le sel. Comme on est à marée basse ça sent encore plus fort. Respire. Vas-y respire bien, n’hésite pas. L’estran qui chauffe au soleil - l’estran c’est cette partie sombre qui se trouve entre nous et la mer, cette partie qui est recouverte ou découverte selon si la marée est haute ou basse – eh bien l’estran c’est lui qui en chauffant renforce encore cette odeur de mer qui nous entoure. Tout à l’heure on ira se promener sur les rochers. A cette saison dans certaines flaques, on trouvera peut-être des alvins.

Et puis là tu vois, on est abrité du soleil par un pin parasol. Il porte bien son nom celui-là hein ? On l’appelle comme ça à cause de sa forme et de l’ombre qu’il diffuse tout autour de lui. Tiens et t’as vu aussi les arbousiers On les reconnaît facilement parce qu’à la fin de l’été c’est eux qui ont leurs fruits tout rouge à l’extérieur et très jaune dedans.

Tiens et tu vois derrière les arbousiers si on se retourne un peu et qu’on regarde vers l’intérieur du parc, on devine un bâtiment blanc un peu rond, entouré de colonnes. Tu le vois là ? C’est une rotonde à l’intérieur de laquelle un orchestre vient jouer tous les dimanche quand il fait beau. Parfois même en hiver. Je l’ai toujours connu là cette rotonde. Toujours. Tu vois, c’est tout ça qu’il faut voir lorsque tu regardes. C’est tout ça qu’il faut voir et plus encore si tu peux. »

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