mardi 28 octobre 2008

Conte : La baie des cormorans (2)

Puis l’enfant vint à naître et se fut un grand jour pour tout le royaume. C’était un poisson et le roi fut ravi. Il avait maintenant un héritier. Il savait que quelqu’un lui succéderait quoi qu’il arrive. Les remparts eux, restèrent. Certes ils avaient étaient colonisés par des algues, moules et autres huîtres qui en avaient fait leurs domaines. Quelques berniques et même des bernard-l’hermite y avaient élus domiciles. Mais l’accès à la mer profonde et infinie, restait irrémédiablement fermé. Le petit prince grandit avec cette barrière. Comme il n’avait connu que ça, il ne s’inquiéta jamais de savoir ce que l’on trouvait derrière. Le mur était là. C’était comme ça. Il savait bien que de l’autre côté, s’étendait un autre monde. Mais comme il pouvait y avoir accès, il ne s’inquiétait pas outre mesure. Chapeauté par son père, il découvrit le royaume de la baie des cormorans et la meilleure façon de l’administré. Mais guidé par sa mère, il s’ouvrit d’un autre côté aussi à une vie différente que celle du petit enclos de la baie.

“- Dehors, de l’autre côté du mur, il y a un monde vaste et étendu, lui disait elle parfois lorsque la nuit était tombée et qu’ils se retrouvaient seules. Un monde si grand, que tu ne pourras jamais le parcourir en entier. Il y a des poissons différents dans chaque région, chaque baie à sa particularité et le long des côtes il y a des centaines de royaumes comme le nôtre. J’ai vu des bancs gigantesque composé de milliards de sardines et puis des requins un peu marteaux parfois.”

Mais le petit prince ne semblait pas impressionné par cette immensité que lui décrivait sans cesse sa mère. Certes cela devait être différent d’ici mais après tout, c’était encore la mer. Et puis comment savoir si effectivement de l’autre côté du mur, il y a avait réellement quelque chose ? Alors que dans l’autre sens, lorsque l’on tournait sa tête vers l’endroit d’où venait le jour, il semblait y avoir tant de choses à découvrir. Tant de choses magnifiques et mystérieuses :

“- Et de l’autre côté maman...je veux dire, derrière la surface de l’eau, au delà, là où le fond rejoint la surface, qu’y a t il par là ?

“- Par là mon enfant, on trouve un monde dans lequel nous peuple de la mer, ne pouvons pas vivre. Mais on dit qu’il y a des êtres superbes capables de nous attirer avec la simple beauté de leurs chants. On dit que la plus part des êtres de ce côté ne peuvent pas quitter le sol et que ceux qui le peuvent, sont recouverts d’étranges choses nommées “plumes”...On dit aussi que la lumière est si forte qu’elle nous brûle sur place si nous tentons de nous rendre là-bas...On dit tant de choses.”

Malgré les descriptions peu engageante de sa mère, plus le prince grandissait, plus il se sentait attiré par cet étrange monde d’au delà de la surface.  Plus que vers l’infini des océans.

Or un jour qu’il nageait le long des rochers, laissant à peine sa nageoire dorsale dépasser hors de l’eau, il entendit venir vers lui un son qu’il n’avait jamais perçu auparavant. Il s’immobilisa et commença à chercher du regard d’où pouvait bien provenir cette étrange mélodie. Au bout de quelques instants, se découpant dans la lumière, il finit par apercevoir une de ces personnes dont lui avait parlé sa mère. Elle se tenait toute droite mais se déplaçait avec autant de légèreté et de grâce qu’une anguille. Sa tête était entourée d’un paquet d’algues souples qui bougeaient en même temps qu’elle dans un mouvement limpide. A sa vue, le cœur prince se serra tant il la trouva belle. Il n’y avait rien d’explicable ou de rationnel. Ce sentiment avait surgit en lui et rein ne semblait pouvoir le contrôler. Caché au milieu des rochers, le prince l’observa tout le temps que celle-ci resta sur le bord de l’eau à jouer avec les vagues.

Ce petit manége dura quelques temps. Très vite, la fille de l’autre côté de la surface se rendit compte de la présence du prince. Intriguée d’abord, elle avait été un peu effrayée. Puis elle c’était habituée et au bout de quelques jours, le cherchait même du regard dés qu’elle commençait à sauter d’un rocher à l’autre.

Vint le printemps et ses premières journées chaudes. La fille enleva ses chaussures, retroussa son pantalon et risqua un orteil dans l’eau glacée de la baie. Pour se rafraîchir. Du côté du prince, la vision se fit plus net. 

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