lundi 3 novembre 2008

Conte : La baie des cormorans (5)

“- Eh bien voilà...Comme vous le savez peut être, mon père me réserve ce royaume de la baie des cormorans. Il veut que je sois son successeur, celui qui continuera ce qu’il a commencé. Mais moi, ça ne me dit rien du tout. Je n’ai absolument pas envi de continuer à vive ici et pour tout dire, je n’ai même plus envi de vivre sous la mer.” Il marqua un temps d’arrêt pour voir quelle serait la réaction du poisson volant à l’évocation de cette idée. Mais ce dernier, resta de marbre, le sourire gravé sur ses lèves et le regard avide de connaître la suite.

“- En fait, j’aimerai rejoindre le monde de l’air et des vents, celui qui est de l’autre côté de la surface. Juste un jour, juste une nuit. Il y a là quelqu’un avec qui j’aimerai parler rire et échanger. Mais pour l’instant nous ne pouvons rien faire d’autre que de nous deviner, nous effleurer. Elle a bien tenté de venir elle, dans notre monde. Mais tout est si rapide, si basique. Je sens que l’on a plus de choses à échanger qu’une nage. Ah, j’aimerai tellement pouvoir aller la rejoindre dans son monde. Ne serait ce qu’une fois....”

Le petit prince baissa les épaules. Le vieux poisson volant détendit ses grandes ailes, inspira une grande bouffée et doucement, vint poser une main amicale sur l’épaule abattue du petit prince :

“- Je peux peut être t’aider. Il se trouve que je sais où tu peux rencontrer l’hippocampe blanc.

“- Rencontrer qui ? demanda la petit prince.

“- L’hippocampe blanc. C’est un animal très rare et comme tous les animaux rares, il possède des vertus magiques uniques. Mais il ne viendra pas à toi. Il faudra que tu ailles le chercher.

“- Mais il me permettrait de faire quoi par exemple...insista-t-il intrigué.

“- Je ne sais pas, je n’ai jamais à eu à faire à lui directement. Mais je sais qu’il est très puissant. Va, trouve le et je suis certain qu’il pourra faire quelque chose pour toi.

“- Et où puis-je le trouver ?

“- Juste avant que nous arrivions et que nous soyons obligé de venir nous abriter dans votre baie je l’ai aperçu qui galopait sur le plateau des algues, droit devant vers le large. Si tu te dépêches, je pense que tu peux encore l’y trouver.

“- Mais mais mais...pour aller sur la grande plaine, il faut d’abord que je franchisse la muraille et ça, c’est impossible.

“- Impossible ? Et comment avons nous fait ?

“- Mais vous ce n’est pas pareil ! Vous avez des ailes. Moi je n’ai rien.

“- Si. Tu as envi d’accomplir tes rêves et ça, ça vaut toutes ailes du monde crois moi. Ne te laisse pas abattre par un mur. Un mur se saute, se franchit, se contourne, il y a toujours une solution. Toujours. A moins que tu ne veuille rester là et accomplir le destin tout tracé que ton père te réserve?! A toi de voir. Moi je t’ai dit que tu pouvais. Maintenant celui qui pourra agir, c’est toi et uniquement toi.” 

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