mardi 17 avril 2007

L'horloge




La grosse horloge de mon travail fait un énorme "clongue" à chaque minute qui s'échappe. Chacun de ces pas métallique est un mouvement de plus vers le moment où je vais pouvoir partir. Mais c'est un bel objet. Elle a laissé derrière elle depuis longtemps ce moment où de "à la mode", elle était censé devenir "dépassée" et par conséquent partir pour la poubelle. Non. Elle, elle est restée accrochée au mur, stoïque, diffusant sa secousse métallique à intervalle régulier. Elle a ainsi avalé, sûr d'elle, ce laps de temps où elle aurait du n'être plus dans le coup. Du coup, pour le coup, elle est devenue belle, pleine de personnalité avec son cadre gris, ses grosses aiguilles noires et ses chiffres arabes tout simple.
Elle ne courre plus après la mode. La mode, elle l'a enterré il y a belle lurette. Étrangement sur cette photo, on ne se rend pas bien compte de l'ancienneté de cette pièce. Je ne sais pas ce qui manque. Pourtant la photo est fidèle mais...c'est mieux en vrai comme on dit. Peut être que j'aurai du la prendre dans son ensemble ; avec le lineau gris et la peinture qui hésite entre le beige et le rose très pâle, tout au bout de ce couloir d'un autre temps, avec ses portes vitrées aux travers desquelles on devine sans voir. Oui peut être que j'aurai du faire ça pour qu'on se rende mieux compte à quel dans certains endroits, le temps c'est arrêté à une époque, malgré les minutes métalliques proférée par une horloge boulimique. Pendant ce temps là, de l'autre côté de l'atlantique, dans un campus flambant neuf, la folie c'est emparée d'un homme. Une trentaine d'étudiants ont été fusillé. Pour rien. Comme ça. Alors là qu'est ce qu'on peut faire ? Pas grand chose. Juste espérer que son enfant ne soit pas lui aussi un jour dans le mauvais lot et avoir une pensée pour ceux qui n'auront plus jamais la chance d'entendre le son d'une minute métallique supplémentaire.

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